Canton du Valais : des impulsions ciblées pour la mobilité électrique

Pendant deux ans, le canton du Valais a donné des impulsions ciblées à la mobilité électrique. Entre 2020 et 2022, il a investi au total 18 millions de francs dans des mesures concrètes et a largement dépassé ses objectifs. Après la fin du programme, le canton occupe la première place au niveau national en matière de nouvelles immatriculations de voitures électriques.

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La mobilité électrique a eu du mal à s’imposer en Valais jusqu’en 2020. Cette année-là, seulement 3,2 % des nouvelles voitures de tourisme vendues étaient hybrides ou électriques. Le Valais se classait à la 19e place du comparatif national. En seulement deux ans, le programme cantonal d’incitation à la mobilité électrique a radicalement changé les mentalités. Le Valais s’est soudain hissé à la première place du comparatif susnommé en 2022 : la part des voitures électriques et hybrides a grimpé à plus de 30 %, dépassant l’objectif de 10 % initialement fixé par le canton.

Que s’est-il passé dans ce canton alpin? Le programme cantonal d’incitation, débuté le 1er novembre 2020 et terminé le 30 septembre 2022, comprenait une série de mesures concrètes :

  • prime à l’achat pour les nouvelles voitures électriques ;

  • cofinancement de la construction de bornes de recharge privées ;

  • mise à disposition de parcelles cantonales pour la construction de stations de recharge accessibles au public ;

  • l’électrification du parc automobile cantonal;

  • mesures de communication en faveur de la mobilité électrique.

Au total, le canton a investi 18 millions de francs dans la promotion de la mobilité électrique au cours de ces deux années.

Une charge de travail importante

Les mesures de financement direct en particulier ont rencontré un grand succès : plus de 4000 véhicules ont bénéficié d’une prime allant jusqu’à CHF 3000.– pendant la durée du programme. La demande de subventions pour la construction de bornes de recharge a également explosé : plus de 3600 demandes ont été approuvées au cours des 22 mois du programme.

Malgré cette réussite, les responsables indiquent qu’il ne faut pas sous-estimer la charge de travail que génère un tel programme. La coordination entre les services et le déroulement du programme ont été organisés de manière professionnelle. Il a toutefois fallu répondre aux innombrables questions de la population par téléphone et par e-mail. La plupart des demandes ont été déposées par des particuliers, et donc des personnes non initiées, c’est pourquoi des documents et des informations ont dû être transmis dans 70 % des cas.

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 En Valais, la volonté est de miser sur des incitations positives plutôt que sur des contraintes légales. 
Anne Duroux, collaboratrice scientifique du service cantonal de la mobilité

Le canton comme moteur

« L’objectif du programme d’incitation était de donner une impulsion », explique Anne Duroux, collaboratrice scientifique au service cantonal de la mobilité. « Nous l’avons atteint. Nous observons maintenant comment le marché et les divers acteurs réagissent sur le long terme. »

Des stations de recharge accessibles au public n’ont été construites que sur dix sites pendant la durée du programme. « Un examen plus approfondi de la centaine de parcelles cantonales considérées a montré que la plupart d’entre elles n’étaient pas appropriées du point de vue des communes », explique Anne Duroux. En revanche, le canton a entamé des discussions avec un grand nombre de communes et de fournisseurs d’énergie. Une grande partie des bornes a finalement été construite par des communes de montagne. « Certaines d’entre elles s’étaient déjà penchées sur le sujet, mais d’autres ont ainsi été sensibilisées au concept de réseau de recharge. »

Depuis la fin du programme d’incitation, aucune mesure supplémentaire n’a été prévue dans le canton du Valais pour continuer à promouvoir la mobilité électrique. La nouvelle loi cantonale sur l’énergie, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2025, ne mentionne ni subventions ni obligations en matière de mobilité électrique. « Le rôle du canton est de donner des impulsions », explique Anne Duroux. « De plus, en Valais, la volonté est de miser sur des incitations positives plutôt que sur des contraintes légales. »

En 2023, à la fin du programme, la part des voitures électriques et hybrides parmi les nouvelles voitures de tourisme vendues en Valais est retombée à 14 %, alors qu’elle s’élevait à 30 % en 2022, pendant le programme. Le canton a ainsi démontré de manière impressionnante l’effet que peuvent avoir de telles incitations positives en deux ans seulement.

Faits relatifs au projet

Période du projet

1er novembre 2020 au 30 septembre 2022 

Lieu / région

Canton du Valais 

Dépenses et financement

18 millions de francs 

Acteurs impliqués

Le service de l’énergie et des forces hydrauliques s’occupait du programme des bornes de recharge, le service de la circulation routière et de la navigation des primes à l’achat de véhicules électriques, le service de l’économie, du tourisme et de l’innovation du lien avec les stations de montagne et le service de la mobilité, des parcelles cantonales comme sites pour les bornes de recharge accessibles au public, de la décarbonation des transports publics et de la flotte de véhicules de service. La coordination des différents services a été l’un des défis du programme d’incitation.

Images : Canton du Valais 

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